Le texte est fourni par le Comité Pancypriote des parents et des parents des prisonniers de guerre non déclarés et des personnes portées disparues.

En été 1974, les troupes militaires Turques ont envahi et ont occupé plus d'un tiers du territoire de la République de la Chypre. Depuis, ceux qui ont vécu la destruction de leur vie et de leurs maisons et autres biens, ont commencé le douloureux processus de reconstruction de leurs vies brisées. Mais pour nous, les pères, les mères, les frères, les soeurs et les enfants des disparus, le passage du temps a agrandi, plutôt que guérir, les blessures ouvertes par l'invasion Turque.

Il y a aujourd'hui 1619 personnes disparues, nos parents. Ce nombre inclut non seulement des soldats, mais également un grand nombre de civils et parmi eux les femmes et les enfants, qui ont disparu suite aux conséquences de l'invasion Turque en Chypre, en 1974. Ces Chypriotes grecs, portés disparues, ont été arrêtés par l'armée Turque et/ou par les Turco-Cypriotes sous les ordres et le commandement des forces armées de la Turquie. Un certain nombre parmi eux, et ultérieurement à leur arrestation, ont été transportés en Turquie et ils sont gardés comme prisonniers de droit commun dans les prisons Turques. Depuis 1974, en dépit de nos appels au gouvernement Turc et à d'autres organismes internationaux, et contrairement aux conventions du droit international et des droits de l'homme, la Turquie refuse de nous fournir des informations sur le destin des nos proches et au contraire il insiste sur le fait qu'il ignore tout à propos des disparus et nie l'existence des prisonniers en déclarant, en outre, qu'aucune personne chypriote grecque n'est tenue prisonnière.

Cependant, ces contestations de la Turquie ne sont pas fondées sur des faits. Lors des discussions en présence des représentants des nations Unies et des la Croix Rouge Internationale et ceci aux rares occasions de voir la Turquie contrainte de recevoir la visite inattendue sur place des ces représentants, où conformément aux informations des Chypriotes grecs, plusieurs chypriotes grecs sont trouvés prisonniers dans la zone occupée par les turcs. Les personnes suivantes ont été trouvées après cette visite, le 20 novembre 1974.

(a) George Kaiser de Kyrenia

(b) Michael Frangopoulos de Bellapais

(c) Michael Ponticou de Morphou

(d) Cleanthis Charalambous de Lakatamia

(e) Andreas Katsouris de Stylli, Famagusta

Dans des circonstances similaires façon ont été trouvés le 7 août 1975, Charalambos Moschovias d'Achna et de Stelios Gregorakis de Aghia-Trias. Enfin, le 25 octobre 1976, Lambros Plitsis de Larissa ( Grèce ), a été également trouvé.

Sans aucun doute, il est d'une évidence indiscutable que les personnes disparues étaient vivantes et en bonne forme au moment de leur arrestation par l'armée turque. Cette évidence se fonde sur les faits suivants:

Les témoins oculaires á l'appui des témoignages sous serment déclarent qu'un grand nombre de personnes aujourd'hui encore portées disparues ont été arretées par l'armée turque aprés la cessation des hostilités, et qu'on peut les voir en captivité dans les prisons turques du continent ou dans d'autres centres de rétention dans la région occupée de Chypre.

Des photos de la presse turque, d'une évidence incontestable, montrent des personnes disparues, clairement identifiées, sous la garde de Turcs aussi bien dans les prisons turques en Chypre et en de Turquie de continent.

En 1975, l'Amnistie Internationale, organisation de droits de l'homme, s'est présentée au gouvernement turc avec une liste de 40 personnes disparues au sujet desquelles elle a soutenu l'évidence de leur présence dans des prisons Turques de continent. Aucune réponse aux demandes de l'Amnistie Internationale que le gouvernement turc a toujours reçu, n'a été enregistrée. La Turquie rejette constamment les efforts des organisations humanitaires, et des tentatives en bloc de la communauté internationale pour effectuer des recherches sur le sort des disparus. Bien qu'un comité pour les personnes disparues ait été installé sous les auspices des Nations Unies en 1981, le gouvernement turc n'y est pas représenté et ne participe pas à ces démarches. Il n'est pas étonnant , donc, que ce Comité, après tant d'années des investigations, n'a réussi à déterminer même pas le sort d'une seule personne disparue et informer donc la famille concernée en conséquence.

Celles-ci ont été prises en compte par le secrétaire général des Nations Unies, qui dans un effort de rendre le Comité efficace, suggère les deux partis de lui soumettre tous les cas recensés afin de les grouper et continuer des investigations d'une façon bien plus systématique. Il a été également nécessaire de poursuivre des consultations de pression pour la prise en compte des critères de consensus de façon à ce que des décisions soient prises après les investigations.

Ces suggestions font parti du compte rendu S/26777 du Conseil de sécurité de novembre,. Les parents des disparus apprécient et soutiennent chaleureseument l'initiative du sécrétaire général. Par ailleurs ils espèrent que des progrès seront bientôt réalisés, et l'information nécessaire de persuasion sera présentée, pour permettre la pleine détermination du destin de toutes les personnes disparues en Chypre.

Il serait en effet très décevant si le côté turc ne répond pas à cette initiative importante du secrétaire général avec un nouvel esprit, et n'abandonne pas sa stratégie d'ignorer les éléments présentés au sujet du destin des disparus, niant au contraire, par un exercice de dissimulation, basé sur des démarches présumées récapitulatives.

Le gouvernement Turc dans son refus de reconnaître ses obligations de rendre des comptes sur le destin de Chypriotes grecs maintenus an captivité est coupable d'un de plus odieux crimes contre l'humanité, celui de la disparition forcée ; un crime lequel est reconnu au niveau international et il n'est pas assujetti aux limites du temps. Le rapport Verde, qui a été soumis en Septembre 1984 à l'assemblée parlémentaire du Conseil de l'Europe statue :

"Enforced disappearance is one of the most serious violations of the human rights safeguarded by international instruments: it in- fringes virtually on all the victims' personal rights and many of the rights of their families. The violations... cannot be justified by special circumstances, whether armed conflict, state of emergency or internal unrest or tension."

Ce crime qui est en cours, est une atteinte à la réputation internationale de la Turquie. Plus encore, c'est un crime qui perpétue les souffrances des disparus et de leur familles., un crime qui constitue la violation la plus flagrante des droits les plus fondamentaux des disparus et de leur familles.

La derniére manifestation de l'interet porté en ce sens par le Congrés américain concernant les personnes disparues depuis 1974, est la bienvenue. Le président Clinton en octobre 1994 a signé sous la référence P.L.103-372 de la législation du Congrés, une loi qui « mandate l'administration pour mener une enquete... á propos de cinq citoyens américains disparus á Chypre depuis 1974. » L'exécution rapide et efficace de cette loi est due uniquement á ce qui est arrivé aux cinq Chypriotes de nationalité américaine et qui s'est terminé par leur retour dans leur famille, «y compris le retour des ossements de ceux qui n'étaient plus en vie.» En plus, " ... la législation exige que toute information, apprise ou découverte, concernant d'autres disparus en Chypre, doit etre raportée.

Notre seule et unique demande est une demande profondément humaine. C'est la simple demande de la restauration du respect sur la base des droits fondamentaux ceux des personnes portés disparues et les nôtres. C'EST TROP DEMANDE ?

Our one and only demand is a profoundly human one. It is a simple demand for the full restoration and respect of the basic and fundamental human rights of the missing persons and ourselves.
IS IT TOO MUCH TO ASK?